Une vosgienne parmi les corsairesPosté le 3 mars 2018

«J’ai toujours aimé courir … c’était quelque chose que je peux faire par moi-même, et sous mon propre pouvoir. Tu peux aller dans n’importe quelle direction, à la vitesse que tu souhaites, en luttant contre le vent si tu en as envie et à la recherche de nouveaux paysages uniquement sur la force de tes pieds et le courage de tes poumons. »
– Jesse Owens
Mais pourquoi je me suis mise dans cette galère ?
C’est pendant les 16 km qui me séparaient de l’unique ravitaillement et du barrage de la rance, entre Langrolay sur Rance et Saint-Malo que je me suis posée cette question. Au moment où je me suis retrouvée toute seule à travers les chemins en attendant de voir enfin la libération du dernier long passage avant l’arrivée.
Mais revenons un peu en arrière ….
La préparation
C’est avant même d’avoir réalisé mon premier marathon, après presque 1 an de réel entrainement de course à pied que j’ai décidé de m’inscrire au Half de l’endurance trail des Corsaires. 48,2 km et 858m de dénivelés positifs entre Dinan et Saint-Malo ou le parcours permet de traverser, les villages, les chemins en bord de Rance, les remparts et surtout la plage.
Un brin de folie ? Peut-être, mais il en faut toujours un peu, même au quotidien non ?
Après avoir couru le marathon de Vannes en 4 h 30, je me suis rendue un peu plus compte de la difficulté et malgré le super programme d’entrainement que j’avais eu la chance d’avoir, il allait falloir travailler davantage pour aller au bout du défi.
C’est donc entre décembre et mi-février que j’ai recommencé à courir en ajoutant des séances de côtes, de piscine et d’escalade pour me donner la possibilité de voir l’arrivée.
La mi-course et sa barrière horaire.
10 h 30 le départ est lancé de Dinan, je m’élance avec Alexandre et les Dominique dans la grande descente vers la Rance et on peut le dire, un peu vers l’inconnu.
La première partie de course, jusqu’au 10éme km, était assez roulante, nous permettant ainsi de nous échauffer un peu avant le début du long, long, très long chemin côtier.
Les premières côtes cassent un peu les jambes avec leurs escaliers, mais il ne faut pas trainer pour atteindre le ravitaillement de Langrolay sur Rance dans les temps impartis.
C’est donc en 2 h 30 que je réalise cette grande première partie du parcours et j’ai la bonne surprise d’apprendre que je suis dans les premières féminines.
Du ravitaillement au barrage de la Rance.
Après le ravitaillement les jambes commencent à être un peu lourdes et Alex, avec qui je courais depuis le début commence à vraiment souffrir de son genou, je décide donc de partir devant toute seule pensant qu’il finirait par me rattraper.
C’est donc à ce moment-là que le parcours fut le plus long, avec personne à qui vraiment parler, je me suis d’ailleurs perdue plusieurs fois, mais je ne voulais rien lâcher.
Le plus dur aussi était de voir le barrage à chaque grand virage et de ne jamais y arriver. Comme quoi quand on dit qu’à partir d’un moment c’est au mental que ça se joue, ce n’est pas qu’une légende…
La Libération de l’arrivée à Saint-Malo
C’est après avoir repris un dernier coup d’eau (avant la bière bien méritée) que je suis repartie du barrage. Il ne restait que 10km et je me mis en tête de ne surtout pas m’arrêter (sauf en montées pour marcher parce que j’avais vraiment mal aux jambes) sous peine de ne jamais voir l’arrivée.
C’est donc avec émotions que j’ai commencé à voir enfin la ville annonçant la fin de l’aventure.
Une montée sur les remparts, un gros slalom entre les vacanciers (pas tous coopératifs pour nous laisser passer) et se fut la descente vers la plage et la longue ligne droite en vent de face (et les pieds dans le sable)!
Après une dernière montée vers la ville, ce sont les 800 derniers mètres qui m’attendent jusqu’à la victoire de franchir la ligne d’arrivée. Les jambes sont lourdes mais je repense à tout l’entrainement effectué et au pourquoi je me suis lancée dans cette épreuve. Alors oui j’en ai chié pendant 50 bornes mais je l’ai fait et peu importe le temps c’est ce qui compte, c’est d’avoir franchi la ligne d’arrivée..
5 réponses sur “Une vosgienne parmi les corsaires”
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Je suis impressionné par ta progression Julie…Tu dois être très contente. C’était quand même un sacré défi…
Bravo à toi Lucie . Tu as vraiment le mental pour pour de très belles courses . Félicitations et récupère bien .
Encore un grand bravo pour ta course Lucie. Et merci de nous partager ton beau récit.
Bravo et effectivement là victoire est déjà de franchir la ligne d arrivée
Un très grand bravo et que de progrès impressionnants. Maintenant il faut digérer cet effort avant de repartir pour de nouvelles aventures.